Programm / Programme

Beiträge / Contributions
Es gilt das gesprochene Wort! / Seule la parole prononcée fait foi !
- Grusswort: Maja Riniker, Nationalratspräsidentin
- Discours: Guy Parmelin, Conseiller fédéral
- Laudatio zu Ehren von Saskia Stucki: Markus Wild, Universität Basel
- Laudatio en l’honneur de Tobias J. Kippenberg: François Bussy, Université de Lausanne
Grusswort
Maja Riniker,
Nationalratspräsidentin
Monsieur le Conseiller fédéral, sehr geehrte Frau Stucki, sehr geehrter Herr Kippenberg, Geschätzte Förderinnen und Förderer, Liebe Gäste
J’ai l’immense plaisir de vous accueillir dans la salle du Conseil national pour la cérémonie commune de remise des Prix scientifiques suisses de la Fondation Marcel Benoist et de la Fondation Latsis. Riches d’une longue tradition, ces deux distinctions sont décernées dans un lieu prestigieux qui, à cette occasion, réunit les milieux scientifiques et politiques de notre pays.
Politik und Wissenschaft begegnen sich an zahlreichen Orten in unserem Parlamentsgebäude. Wenn wir aus diesem Saal in die Wandelhalle treten, schwebt an der Südseite, auf einem Deckenbild des Tessiner Künstlers Antonio Barzaghi-Cattaneo eine majestätische Frauengestalt: die Weisheit. In ihrer Hand hält sie ein Voltmessgerät, umgeben von Werkzeugen und einer Landkarte. Das Kunstwerk zeigt uns, wie wichtig der Dialog zwischen Wissenschaft und Politik ist, und das seit der Bundesstaatsgründung vor 177 Jahren.
Wissenschaftliche Erkenntnisse sind Landkarten, die der Politik dienen. Theorien, Methoden, Daten und Szenarien weisen uns in der parlamentarischen Arbeit den Weg. Gesetze, Förderprogramme, Richtlinien und ethische Vorgaben werden zum Boden, auf welchem Wissenschaft frei und unabhängig gedeihen kann. Zum Ausdruck kommt dies beispielsweise bei den Anhörungen, die in den Parlamentarischen Kommissionen stattfinden. Die Wissenschaft wird oft zu politischen Fragestellungen und Geschäften konsultiert. Die Vertreter legen ihre Argumente dar, die Parlamentarier stellen ihre Fragen. So findet der Dialog statt und das wertvolle Zusammenspiel: Politik und Wissenschaft arbeiten Hand in Hand, um Bildung und Forschung zu echten Quellen schweizerischen Erfolgs zu machen. Gemeinsam gestalten wir eine forschende und innovative Schweiz. Eine Schweiz, die ihre Zukunft aktiv gestaltet.
Die beiden Preise, die heute verliehen werden, zeichnen Exzellenz, harte Arbeit und Leidenschaft aus und ehren zwei Persönlichkeiten, die mit ihrem Engagement, ihrer Neugierde und ihrem Forschergeist Grenzen des Wissens verschieben und damit zum Vorbild für andere werden.
Werte Frau Stucki, Werter Herr Kippenberg
Als Wissenschaftlerin und Wissenschaftler stellen Sie dort Fragen, wo andere vermeintlich schon Antworten gefunden haben. Sie erweitern Horizonte und liefern neue Landkarten, die den Weg für unsere gemeinsame Zukunft weisen. So tragen Sie dazu bei, dass die Schweiz nicht nur ein attraktiver Forschungsstandort bleibt, sondern auch ein Land ist, das Wissen, Entwicklung und nachhaltigen Fortschritt vorantreibt.
Dafür möchte ich auch der Marcel Benoist Stiftung und der Fondation Latsis meinen herzlichen Dank aussprechen. Ebenso gilt mein Dank allen, die den wichtigen Dialog zwischen Wissenschaft, Politik und Gesellschaft fördern.
Ich wünsche Ihnen allen einen festlichen Abend voller wertvoller Begegnungen und guter Gespräche. Möge die gemeinsame Arbeit von Wissenschaft und Politik auch in Zukunft Innovation, wirtschaftliches Gedeihen und zukunftsweisende Lösungen hervorbringen – für die Schweiz und weit darüber hinaus.
Herzliche Gratulation!
Discours
Guy Parmelin,
Conseiller fédéral
Madame la Présidente du Conseil national,
Madame la Professeure Stucki, Monsieur le Professeur Kippenberg,
Mesdames et Messieurs,
Es ist mir eine grosse Freude, Sie zu diesem feierlichen Anlass im Bundeshaus willkommen zu heissen. In diesem Saal, in dem sonst über politische Mehrheiten gerungen wird, stehen heute wissenschaftliche Exzellenz und Neugier im Mittelpunkt.
Die Verleihung der Schweizer Wissenschaftspreise ist ein Höhepunkt im akademischen Kalender. Denn mit den Preisen ehren wir nicht nur zwei Persönlichkeiten, die Hervorragendes geleistet haben. Wir senden zugleich eine Botschaft an die Gesellschaft: Forschung ist unverzichtbar für die Lösung gesellschaftlicher Herausforderungen, für die Wettbewerbsfähigkeit unseres Landes, für den Denk- und Werkplatz Schweiz als Ganzes – und für unsere Zukunft.
Monsieur le Professeur Kippenberg. Vos recherches sur l’optomécanique quantique ont permis la mise au point de « peignes de fréquences optiques », des instruments de mesure d’un genre nouveau qui ont ouvert de nouvelles perspectives à la métrologie quantique. Nous sommes là, permettez-moi de vous le dire humblement, dans un domaine à première vue bien abstrait pour le commun des mortels, à commencer par moi, pour être honnête.
Mais à y regarder de plus près, force est de constater que la métrologie quantique s’est imposée dans notre quotidien, ne serait-ce que pour permettre la mesure ultraprécise du temps ou, dans le domaine de la communication, la transmission de données à très haute vitesse. Vos travaux sont là pour l’attester : la recherche fondamentale dépasse largement le cadre de la théorie. Elle est aux sources de l’innovation et sous-tend les applications concrètes.
Madame la Professeure Stucki. Les questions auxquelles vous vous intéressez sont elles aussi en rapport direct avec notre quotidien. Que devons-nous à l’animal ? Quels sont ses droits ? Comment inscrire l’homme, l’animal et l’environnement dans un cadre juridique commun ?
Vos recherches élargissent la portée du droit et sont d’autant plus opportunes qu’elles interviennent à un moment où il est urgent d’apporter des réponses aux préoccupations écologiques et éthiques de la société.
A priori, tout sépare la physique quantique des droits de l’animal. Et pourtant, ces deux domaines repoussent chacun à leur manière les limites du possible en nous invitant à reconsidérer nos convictions et notre vision du monde. C’est bien la preuve que la science est toujours synonyme d’élargissement des horizons.
Ces deux domaines témoignent d’une diversité tout à fait caractéristique du pôle de recherche suisse. Que l’un des prix revienne à un physicien quantique qui repense les interactions entre la lumière et la matière, et l’autre à une juriste qui repense les interactions entre l’homme, l’animal et la nature, atteste le dynamisme et la variété du paysage scientifique suisse. Cela montre combien le système d’encouragement de la recherche financé par les pouvoirs publics bénéficie à l’ensemble des disciplines scientifiques.
Toutes les disciplines, des sciences humaines et sociales aux sciences naturelles en passant par le droit et la médecine, ont un rôle fondamental à jouer. Les découvertes auxquelles elles donnent lieu peuvent déboucher sur des applications concrètes, mais là n’est pas l’essentiel. Car la recherche financée par les pouvoirs publics a pour mission première l’élargissement des connaissances. Et j’insiste sur un point : elle a le droit à l’échec. « Échec » est un bien grand mot, car chacun sait qu’en sciences, il n’y a jamais vraiment d’échec.
Les revers, les travaux n’obtenant pas les résultats escomptés sont toujours l’occasion d’avancer dans la connaissance. Et parfois, contre toute attente, ils ouvrent des portes vers d’autres possibles.
J’imagine, Madame, Monsieur, que vous avez déjà connu de telles situations. Ces revers qui nous redirigent vers des voies insoupçonnées sont riches d’enseignements – pas seulement pour les chercheurs confirmés, mais aussi pour la génération montante –, car ils sont la preuve que l’esprit curieux et l’expérimentation sont le gage de perspectives pleines de promesses.
Je suis donc tout particulièrement ravi d’accueillir ici des jeunes férus de recherche, dont plusieurs ont d’ailleurs participé à l’atelier d’hier en compagnie de notre lauréate et de notre lauréat. J’aimerais m’adresser à vous personnellement : s’intéresser à la science est quelque chose d’extraordinaire.
Poursuivez votre chemin, même s’il est sinueux, gardez cette passion, cette curiosité et cette détermination qui vous honorent et qui ont bien plus de valeur qu’un CV attestant un parcours sans faute. Madame Stucki et Monsieur Kippenberg sont deux exemples à suivre :
ils n’ont pas choisi le chemin le plus simple mais, à force de courage et de conviction, ils ont su repousser les limites du savoir.
Mesdames et Messieurs,
Les prix tels que ceux décernés par la Fondation Marcel Benoist et la Fondation Latsis ont toute leur raison d’être. Année après année, ils réaffirment que la science n’est pas seulement l’affaire des scientifiques, mais qu’elle nous concerne toutes et tous et que, pour éclore, l’excellence et l’innovation ont besoin d’être accompagnées, soutenues et reconnues.
Mein herzlicher Dank gilt den beiden Stiftungen für ihr Engagement und den zahlreichen Spenderinnen und Spendern, die diese Arbeit möglich machen.
Ebenso danke ich dem Schweizerischen Nationalfonds, der die anspruchsvolle Aufgabe übernimmt, aus vielen hervorragenden Forschenden diejenigen auszuwählen, die wir heute feiern dürfen. Lassen Sie mich zum Schluss nochmals betonen: Wir ehren heute nicht nur zwei Personen. Wir ehren mit ihnen die Vielfalt und die Kraft der Wissenschaft. Sie ist eine Investition in die Zukunft – und eine Bereicherung für die Gesellschaft.
Je vous souhaite à toutes et à tous une belle soirée et me réjouis de poursuivre nos échanges lors de l’apéritif dînatoire qui vous sera proposé ensuite. Merci de votre attention.
Laudatio zu Ehren von Saskia Stucki, Latsis Preis 2025
Von Markus Wild,
Universität Basel
Meine Damen und Herren!
Hier, im Nationalratssaal, werden neue Gesetze beschlossen. Das ist ein passender Rahmen für die Ehrung einer innovativen Juristin.
Saskia Stucki ist eine Schweizer Juristin mit einer internationalen Biographie. Nach Stationen in Basel, Harvard und Heidelberg leitet sie heute das «Center for Animal Rights and the Environment». Ihre Doktorarbeit mit dem Titel Grundrechte für Tiere hat vier Preise gewonnen.
Als ich erfuhr, dass Saskia Stucki den Latsis Preis erhalten wird, habe ich mich doppelt gefreut: für Dich, liebe Saskia, und für die noch junge Disziplin des Tierrechts.
Ich habe mich gefragt, wann ich zum ersten Mal von Dir gehört habe. Das muss 2008 gewesen sein. Damals war mein Buch «Tierphilosophie» erschienen, das ich meinen beiden Katzen widmete, Susi und Hobbes. Mir wurde damals zugetragen, Du fändest das eine schöne Idee und wollest das auch einmal tun. Das hat zwar etwas gedauert, doch 2023 hast Du Dein Buch One Rights Deinem Hund Banjo und einer anonymen Katze gewidmet.
Hinter dieser liebevollen Geste steckt kein Scherz, sondern ein ernsthaftes und weitreichendes Anliegen.Seit Darwins Evolutionstheorie ist die Schranke zwischen Mensch und Tier in der Biologie gefallen. Müsste sie nicht auch an anderen Orten fallen? Ein Beispiel ist die Gesundheit. Im sogenannten«One-Health»-Ansatz wird die Gesundheit von Mensch, Tier und Umwelt als Einheit verstanden.
Ein anderes Beispiel ist das Tierrecht. Es ist an der Zeit, die Idee der Menschenrechte auszudehnen und Tiere einzubeziehen, einen «One-Rights»-Ansatz zu etablieren. Das ist der Grundgedanke von Saskia Stucki. Tierrechte sind neue Kandidatinnen für Menschenrechte. – «Wie bitte! Tierrechte als Menschenrechte?» Das klingt für viele Ohren paradox. Doch gute Wissenschaft lässt aufhorchen und fordert Vorurteile heraus. Menschenrechte schützen die fundamentalen Interessen von Menschen. Menschen sind aber (seit Darwin) eine Tierart unter anderen. Also könnten wir die fundamentalen Interessen von anderen Tierarten ebenfalls durch ebensolche Rechte schützen.
Wir könnten. Doch warum sollten wir?Aus Gerechtigkeit und Klugheit. Wir sollten Tiere vor Gewalt und Ausbeutung schützen. Aber Tierrechte sind auch für uns Menschen nützlich, denn die Tierhaltung trägt weltweit zu Pandemien, Klimaerwärmung und Naturzerstörung bei.
Manche halten solche Gedanken für Luxusprobleme. Saskia Stucki sieht das anders. Sie sagt: «Tiere aussen vor zu lassen, ist ein Luxus, den sich die Menschheit nicht länger leisten kann.»
Ich kenne Saskia Stucki als mutige, engagierte, empathische Person; ihre Forschung hat die Details und das grosse Ganze im Blick; ihre Analysen sind brillant und herausfordernd; sie prägt eine frische Disziplin und inspiriert weltweit Forschende; und ihre Forschung spricht vielen Menschen aus dem Herzen.
Rechte sind Brücken zwischen unserer nicht-idealen Realität und einem Idealzustand. Es wäre falsch, allein auf das Ideal zu blicken. Saskia Stucki hat gezeigt, dass unsere Gesetze bereits heute die Grundlage für Tierrechte enthalten. Wir müssen nicht abwarten. Gerichte in Argentinien, Kolumbien, Ecuador, Indien und Pakistan haben bereits Tierrechte anerkannt. Das ginge auch in der Schweiz. Basel-Stadt stimmte 2022 sogar über Tierrechte ab. So inspiriert die Idee der Tierrechte weltweit Forscher:innen, Gesetzgeber:innen, Politiker:innen, Gerichte, Jurist:innen und Aktivist:innen, den Schutz von Tieren – und damit den Schutz von Mensch und Natur – zu stärken.
Liebe Saskia, meine besten Wünsche für Deine Zukunft und herzliche Gratulation für diese grosse Ehre!
Laudatio en l’honneur de Tobias J. Kippenberg, Prix Marcel Benoist 2025
Par François Bussy,
Université de Lausanne, Comité d’évaluation du Prix scientifique Suisse Marcel Benoist 2025
Mesdames et Messieurs,
J’ai le grand honneur de vous présenter ce soir une personnalité scientifique d’exception : le professeur Tobias Kippenberg, physicien à l’EPFL et lauréat du prix Marcel Benoist 2025.
Permettez-moi de partager avec vous l’admiration – et même la fascination – que j’ai ressenties en découvrant le parcours de ce chercheur talentueux.
Ce qui frappe d’abord chez Tobias Kippenberg, c’est sa précocité. Alors qu’il est encore gymnasien, il conçoit un dispositif original de détection de la glace noire, récompensé par deux distinctions, les premiers d’une longue série, dont le First Prize of the European Union Contest for Young Scientist. La suite est à l’image de ce succès : créative et inspirée.
Après des études en Allemagne, son pays d’origine, il se rend en Californie, où il développe ses fameux anneaux de verre microscopiques évoqués dans la vidéo. À seulement 29 ans, il est le premier au monde à observer les phénomènes quantiques de la lumière à l’échelle macroscopique – une prouesse scientifique remarquable.
De retour en Europe, il signe, à 31 ans, sa deuxième découverte majeure : l’utilisation de ces anneaux pour générer des peignes de fréquences optiques, ouvrant un champ immense d’applications, par exemple le développement de composants photoniques ultrarapides et économes en énergie pour les systèmes de calcul à haute performance. Quand on pense à la croissance exponentielle des besoins énergétiques liés à l’intelligence artificielle, on mesure l’impact potentiel de ces avancées.
En 2008, Tobias Kippenberg rejoint l’EPFL. En moins de vingt ans, il y a bâti un laboratoire leader mondial dans son domaine, attirant chercheurs, étudiantes et étudiants parmi les plus brillants. Il a obtenu de nombreux financements, notamment européens, fondé une start-up pour valoriser ses découvertes, et su créer un pont remarquable entre recherche fondamentale et innovation industrielle. Mesdames et Messieurs, c’est LE modèle de réussite tel que le conçoivent nos décideurs publics et économiques.
Son influence dépasse largement le cadre académique. Ses anciens étudiants sont aujourd’hui chercheurs, entrepreneurs, chefs d’entreprise ou cadres dans l’industrie photonique, en Suisse, en Europe et bien au-delà. Ce rayonnement international témoigne de la vitalité et de l’attractivité de notre écosystème scientifique.
À mes yeux, le professeur Kippenberg incarne parfaitement l’idéal d’excellence que promeut la Fondation Marcel Benoist : distinguer les meilleurs scientifiques de notre pays afin de consolider durablement la position de la Suisse comme haut lieu mondial de la recherche et de l’innovation, pilier de sa prospérité et source de bien-être pour la vie humaine.
Tobias Kippenberg apprécie notre pays, j’en suis convaincu. Il aime sillonner nos routes de montagne à vélo, mais ne nous leurrons pas, il y a de belles montagnes ailleurs en Europe… S’il est venu en Suisse et y est resté, c’est qu’il y a trouvé les conditions-cadres à la hauteur de ses attentes. Veillons à préserver ces conditions, car si elles venaient à se détériorer, ou si nos relations avec l’Europe devaient à nouveau se dégrader, nous pourrions perdre non seulement un scientifique d’exception, mais aussi un ambassadeur du rayonnement scientifique suisse.
Mesdames et Messieurs, le professeur Tobias Kippenberg illustre à merveille ce que notre pays peut offrir aux talents : la liberté d’explorer, les moyens d’innover et la reconnaissance de l’excellence. Nous pouvons être fiers et honorés qu’il ait choisi la Suisse pour y mener ses recherches novatrices et en assurer la valorisation économique.
Je vous invite à le féliciter chaleureusement pour cette distinction, qui coïncide d’ailleurs avec son 49e anniversaire qu’il fêtera dans deux jours — un magnifique cadeau, symbole de la reconnaissance de tout un pays. Et souhaitons-lui de continuer à nous émerveiller encore longtemps par de nouvelles découvertes.
Merci.
