C’est l’histoire d’une pièce de monnaie. Donnez-là, dans le cadre d’une expérience, à des gens en leur disant: “Tenez, cette pièce est pour vous.” A un autre groupe de personnes, offrez-là en précisant: “Tenez, cette petite pièce est pour vous.” Peu après, demandez aux cobayes de quantifier leur joie devant ce don. Résultats: les personnes ayant reçu la “petite” pièce se disent généralement moins joyeuses que les autres! Ceci quand bien même la valeur du sou offert était la même dans les deux cas. Autrement dit, l’ajout du mot “petite” pour qualifier la piécette procurait moins de satisfaction! Voilà une manière très facile de montrer que “notre manière de parler attire notre attention vers des choses qui ne sont pas forcément pertinentes. […] Le langage influence notre manière de voir le monde, mais également notre manière de penser et de nous comporter”, explique Pascal Gygax, dans le livre Le cerveau pense-t-il au masculin1, dont il est le co-auteur.
“Le langage influence notre manière de voir le monde.”
Un titre qui va bien au-delà de l’effet des gracieusetés monétaires, tant ce psycholinguiste né à Bienne (BE) se passionne aujourd’hui pour l’influence majeure qu’a une utilisation genrée du vocabulaire sur notre perception de la société et de ses codes. Ou comment la langue française – entre autres langues –, à travers une masculinisation manifeste, participe de la mécanique très souvent inconsciente qui permet aux hommes de dominer le monde, femmes incluses. Un seul exemple? A la lecture de la phrase ‘Les médecins demandent aux étudiants de se laver les mains’, la compréhension première est celle d’hommes en blouse blanche requérant un geste d’hygiène de la part de leur assistance mâle. Car même si le groupe de médecins en question inclut une ou plusieurs femmes, et qu’il y a un seul étudiant au milieu d’une cohorte d’homologues féminines, la formulation serait la même. Selon Pascal Gygax, cette interprétation du masculin, alors dit “générique”, pour mentionner toutes les identités de genre, s’explique à travers le fonctionnement de notre cerveau, comme l’ont montré plusieurs études en neurosciences2. Et ce formatage cérébral remonte même aux premières années de vie de chaque être humain. Les travaux qu’il a lancés dans ce domaine il y a une vingtaine d’années ont fait de ce chercheur de 49 ans une sommité, et lui ont valu de remporter en 2024 le Prix scientifique suisse Marcel Benoist, souvent considéré comme le “Nobel suisse”. Loin des titres du Grand Chelem de la carrière de tennisman à laquelle, junior, il rêvait un temps.
“A l’université, j’hésitais entre étudier les mathématiques et la psychologie. On m’a expliqué qu’avec les premières, je trouverais plus vite du travail qu’avec la seconde”. Ainsi en sera-t-il. Avant qu’un événement ne chamboule tout: “Alors que je rentrais d’un tournoi avec l’équipe suisse de tennis en fauteuil roulant que j’entraînais, l’un de ses membres me confie qu’il aurait préféré mourir plutôt que vivre avec son handicap.” Remué par ce témoignage, Pascal Gygax décide de bifurquer en psychologie. “Idéaliste, je voulais sauver le monde, les âmes”, se souvient-il. Avant d’expliquer comment il a déchanté: “Lors d’une discussion avec un clinicien britannique, Paul Gilbert, celui-ci me dit que si une personne vient dans sa clinique parce qu’elle se tape volontairement la tête contre le mur, au niveau des connaissances en psychologie, tout ce qu’il peut faire, c’est… lui donner un casque. Cela me convainc définitivement que je ne suis pas fait pour la psychologie clinique.” Direction donc l’Angleterre, pour une formation en psychologie et en psycholinguistique, puis des recherches dans ce domaine dès son retour en 2003 à l’Université de Fribourg.
Spécialistes des émotions
Ses premiers travaux portent sur la perception des émotions, avec des résultats indiquant que “les gens n’en ont pas une représentation très précise lorsqu’on évoque des faits passés, car cela demanderait à leur cerveau trop de ressources mentales pour s’en rappeler”. Suit, en 2012, une étude retentissante3 sur l’impact limité sur les jeunes des messages de prévention placés sur les paquets de cigarette, mêlant images d’organes ravagés par la fumée et formules simples, telle ‘Fumer tue!’. Ce travail portait sur l’étude des inférences, soit l’analyse des informations qu’on tire d’un texte ou d’une image sans que celles-ci soient clairement écrites – autrement dit, comment on lit et comprend ‘entre les lignes’. “Ces messages ne touchent pas les jeunes, explique le chercheur. D’une part simplement parce que cette population se croit immortelle. D’autre part, elle est convaincue qu’on peut arrêter de fumer n’importe quand, et est pétrie de fausses croyances, comme celle que la fumée passive s’avère plus nocive que la fumée directement inhalée.” Viennent compléter la bibliographie du chercheur, des enquêtes4 sur la perception du futur: “En allemand, on utilise beaucoup dans le langage le temps présent pour exprimer le futur – ‘Demain, je viens te voir’. Un chercheur américain avait émis l’hypothèse que cette utilisation du temps présent expliquait la raison pour laquelle en Allemagne les gens étaient plus enclins à faire des économies. Pourquoi? Car parler du futur au présent… rapproche le futur, et donc notamment la retraite. Nous avons testé expérimentalement cette idée.”
“Pour notre cerveau, la seconde partie colle mal avec la première, car le mot femme n’est pas immédiatement associé à ‘musiciens’.”
Mais c’est bien l’impact d’un langage ultra-masculinisé sur notre perception du monde, et par conséquent sur les inégalités de genre, qui occupe le plus clair de ses deux décennies de recherches. Et de détailler des résultats importants, publiés en 20085 et plusieurs fois reproduits depuis, qui l’ont fait connaître: “Les études montrent toutes que lorsque l’on voit un terme au masculin, même si ce masculin peut théoriquement être compris comme ‘générique’ – autrement dit qu’il décrit un ensemble dans lequel peuvent aussi se trouver des femmes, comme dans l’exemple des médecins –, l’on pense plus facilement à des hommes, c’est à dire au sens ‘spécifique’ du mot (masculin=homme).” Un autre exemple pour illustrer cette différence est cette phrase double: ‘Les musiciens sortirent de la cafétéria. A cause de l’orage, une femme avait un parapluie.’ Selon Pascal Gygax, “pour notre cerveau, la seconde partie colle mal avec la première, car le mot femme n’est pas immédiatement associé à ‘musiciens’, mot ici au masculin, même si celui-ci peut être théoriquement compris comme une forme générique.” La raison? “Notre cerveau est en quelque sorte préformaté à imaginer ‘hommes’ quand on lit ‘musiciens’, car c’est ainsi que l’organe utilise un minimum d’énergie pour prendre des décisions de compréhension très rapidement, en quelques dixièmes de seconde.” Inclure dans ‘musiciens’ une ‘femme’ est ainsi cérébralement plus énergivore, comme l’ont montré certaines études récentes mesurant l’activité électrique du cerveau.
La métaphore de la guirlande d’ampoules
Pour expliquer ces concepts, Pascal Gygax aime employer la métaphore d’un circuit d’ampoules représentant les neurones. Le circuit du ‘masculin spécifique’ serait toujours un peu allumé, et s’activerait ainsi rapidement même lorsqu’un terme ‘masculin générique’ est signifié. A l’inverse, enclencher une guirlande lumineuse correspondant à l’identification d’un élément féminin évoqué à travers un mot ‘masculin générique’ est beaucoup plus exigeant, car il faut d’abord éteindre le premier circuit… Au final, selon lui, l’idée selon laquelle la forme masculine pourrait prendre une valeur neutre est incompatible avec la manière dont notre cerveau fonctionne. Le scientifique a d’ailleurs participé à établir que ce plan d’activation cérébrale se forge dès la toute petite enfance, entre 3 et 5 ans, puis est conforté durant les premières années d’école: “Formellement, on enseigne la règle ‘masculin=homme’ bien avant d’expliquer que le masculin peut avoir un sens générique”, justifie Pascal Gygax.
S’ajoutent à cela d’autre formules langagières qui renforcent la prééminence du masculin sur le féminin. L’ordre de citation d’abord, qui voit très souvent l’homme être mentionné en premier, comme dans l’expression ‘mari et femme’, ou ‘Adam et Eve’. Avec l’exception notoire ‘Mesdames et messieurs’, un reste de galanterie bienveillante qui traduit plus, selon Pascal Gygax, une certaine gausserie que la politesse portée par la formule. Ou l’accord générique, qui veut qu’on accorde au masculin un groupe de substantifs de plusieurs genres: ‘les étudiantes et étudiants sont formés à la médecine’. L’un dans l’autre, l’on voit alors apparaître le moteur de tous les travaux de Pascal Gygax: “Ce langage androcentré, qui place l’homme au centre ou au-dessus de tout, façonne complètement notre manière de voir la société.” Avec des conséquences multiples.
“Ce langage androcentré, qui place l’homme au centre ou au-dessus de tout, façonne complètement notre manière de voir la société.”
D’abord, il participe à une invisibilisation d’un pan entier de la société, à savoir les femmes, mais par extension aussi toute personne qui ne s’identifie pas au mot homme. Ensuite, et surtout, selon le chercheur, l’impact du langage androcentré est notoire sur la manière dont les enfants se projettent dans leurs futurs choix professionnels. Ceci d’autant plus que s’ajoute à cette perspective une autre problématique, encore très puissante: celle des stéréotypes de genre. Certaines professions sont d’emblée associées tantôt à des femmes, tantôt à des hommes. Comme infirmières pour les premières, ou chirurgiens pour les seconds. Lire ‘des chirurgiennes’ fait brusquement réagir le cerveau, au prix à nouveau d’un surcoût d’activité, car notre représentation mentale de ce métier est plutôt masculine. “Les représentations que les jeunes personnes se font des métiers sont déformées par ces stéréotypes de genre et par la forme grammaticale masculine”, assène Pascal Gygax dans son livre. Avant de rassurer, tant il n’en a pas toujours été ainsi.
Une idée ne peut pas exister sans les mots pour la décrire
Durant son histoire, la langue française, jadis plus équitable, a subi plusieurs vagues de masculinisation. Jusqu’au XVIIe siècle, une règle voulait par exemple que l’on accorde un adjectif avec le substantif le plus proche, comme dans ‘ce vase et cette tasse sont cassées’. Si cet accord n’est formellement pas faux aujourd’hui, il reste rare. A cette époque également, “de plus en plus de femmes commencent à sortir de leur rôle sexué et cela gêne certains grammairiens et écrivains. C’est pourquoi l’Académie française décide de retirer des noms féminins de métiers tels qu’autrice, médecine, mairesse, philosophesse, poétesse, de ses premières versions de dictionnaire, narre Pascal Gygax6. Si autrice disparaît, ce n’est pas par hasard. C’est pour dire aux femmes que ces métiers ne sont pas pour elles. Le mot ‘boulangère’ n’a quant à lui jamais disparu”, car moins prestigieux. Un phénomène d’ostracisme de certains mots que le psychologue explique aussi à travers 1984, l’ouvrage de Georges Orwell: “Dans la novlangue créée par l’auteur pour la société qu’il décrit, le mot ‘liberté’ est banni, afin que la population ne puisse même pas y songer… Autrement dit, Orwell ancre le concept selon lequel une idée ne peut pas exister si les mots nécessaires à sa formulation n’existent pas.”
Fort de ces observations historiques et sociologiques, le psycholinguiste ne cesse aussi d’élargir son champ de recherches, en auscultant d’autres langues, en collaborant avec d’autres scientifiques dans de nombreux pays, en testant d’autres modèles de langage plus ou moins genrés. Mais au final, l’observation de nos collectivités encore très patriarcales du XXIe siècle ne cesse d’inciter Pascal Gygax à conclure: “Il s’agit désormais de démasculiniser la société!” Et l’un des outils qu’il encourage à utiliser, c’est la fameuse écriture inclusive, qui génère aujourd’hui des débats très sensibles.
D’emblée, le scientifique souhaite recadrer le contexte d’origine du terme: “Il apparaît pour la première fois dans la théologie protestante nord-américaine à la toute fin des années 1970. L’idée est de montrer que la Bible s’adresse à tout le monde, et non seulement aux hommes.” L’on propose alors de démasculiniser certaines métaphores bibliques, de parler de Jésus comme ‘l’enfant de Dieu’ et plus le ‘fils de Dieu’, voire de remettre en question le genre de Dieu, dont on estime qu’il n’a pas besoin d’être masculin. “Aujourd’hui, dans l’absolu, l’écriture inclusive vise avant tout à chercher un meilleur équilibre entre la représentation des genres dans le langage, résume Pascal Gygax. Et elle va bien au-delà des nombreuses formes contractées de graphie qui font jaser et auxquelles on la réduit trop souvent”. Celles-ci, minoritaires, incluent notamment le trait d’union (‘les étudiant-e-s’) et le contesté point médian, comme dans ‘les étudiant·e·s’ (pour contracter ‘les étudiantes et étudiants’) ou les agriculteur·rice·s (au lieu de ‘les agriculteurs et agricultrices’). Enfin, l’écriture incluant les personnes non-binaires, ‘les citoyen·ne·x·s’.
Selon Pascal Gygax, cette méconnaissance de l’objet scientifique qu’est l’écriture inclusive explique une large part de l’animosité à son égard. “Souvent, lorsque l’on explique qu’une phrase utilisant ce qu’on appelle un doublet, tel ‘les chanteuses et chanteurs sont excellents’, relève aussi de l’écriture inclusive, un étonnement prévaut, car cette façon d’écrire est de plus en plus utilisée et n’est pas forcément contestée.” Le rejet de ces formulations, parfois considérées comme difficiles à lire, serait toutefois soutenu par des ressorts plus profonds: “D’abord, des réticences dues à un certain conservatisme, parfois viscéral. Un conservatisme qui peut conduire à estimer que le nombre de femmes à responsabilités dans la société est plus élevé que dans la réalité, au point de vouloir même le diminuer… Il y aussi, pour les personnes pétries de valeurs traditionnelles, l’argument du ‘monde juste’: en gros, tout va bien comme ça, et les inégalités ne posent pas de problème. Bien sûr enfin, le sexisme et la transphobie peuvent aussi expliquer l’inacceptation de l’écriture inclusive.”
“On m’a qualifié d’ultra-wokiste aux méthodes talibanes.”
Dans ce débat enflammé, Pascal Gygax n’hésite pas à jouer un rôle vulgarisateur, toujours dans l’idée de rendre son domaine d’études accessible. Concepteur de vidéos pédagogiques avec l’aide de l’EPFL7, il participe à des tables-rondes, à des émissions de radio-télévision, ou écrit des tribunes dans les médias, comme cette “Lettre [d’excuses] à un enfant qui va naître en Suisse” en 20208. Au point de s’être créé une réputation de chantre du langage inclusif – “on m’a qualifié d’ultra-wokiste aux méthodes talibanes” – qui le précède: “Je devais en parler devant le Conseil communal d’une commune vaudoise, mais au moment de monter sur l’estrade, une frange d’élus, essentiellement de droite, s’est levée et a quitté la salle. L’un d’eux m’a expliqué qu’il n’avait rien contre moi, mais qu’il connaissait déjà tout de la question…” Par ailleurs, si la controverse prend des connotations politiques – “la langue a toujours été politique, car c’est un objet de prestige, que défendent à outrance les élites”, glisse Pascal Gygax –, elle s’infiltre évidemment aussi dans le champ de l’éducation scolaire: “Je devais intervenir dans une école. Mais la direction a reçu une lettre d’un parent s’offusquant qu’un plaidoyer pour une ‘théorie de genres’ allait être dispensé aux élèves. Mon exposé a finalement été annulé; entièrement factuel, il portait pourtant sur les stéréotypes de genre et les aspirations professionnelles des jeunes.”
Le langage inclusif, porte d’entrée vers plus d’égalité
Cet engagement pour une société plus égalitaire du point de vue des genres, Pascal Gygax l’admet, est de tous les instants. “Ma fille adolescente me demande parfois de pouvoir passer un dimanche sans l’évoquer d’une manière ou d’une autre à la maison”, rigole-t-il. Pourtant, le chercheur se défend de tomber dans l’idéalisme, encore moins dans l’utopie, et de livrer une bataille futile: “Il est vrai que les formes inclusives ne vont pas, comme le critiquent certains, ‘rendre les rues plus sûres’, et que remplacer le mot ‘auteur’ par ‘autrice’ pour parler d’une femme ne retiendra pas le bras d’un mari violent, au même titre que la condamnation des propos racistes n’empêche toujours pas certaines personnes de lancer des bananes sur les terrains football. Mais si le langage inclusif peut contribuer à encourager la confiance et la perception du succès des filles dans certaines activités professionnelles où l’égalité n’est pas respectée, il nous paraît évident que cela doit être soutenu sans réserve”, écrit le chercheur9. Qui souligne aussi revenir sans cesse aux fondamentaux de toute recherche: loin de la sculpture sur nuage, “nous menons des études normées, et travaillons sur des données solides. Avec l’objectif d’informer de manière étayée sur les conséquences de la masculinisation du langage. Des résultats que nous redonnons à la société, sous formes de connaissances, en reconnaissance du soutien financier accordé.” Une inférence, ici, pour glisser que ce genre de travaux souvent empiriques n’a pas toujours eu le vent en poupe. Qui plus est, selon lui, avec des financements soutenant parfois davantage les résultats “écrits à l’avance” que les protocoles de laboratoires amenés à être adaptés au fil des recherches. Avec le montant accompagnant le Prix Marcel Benoist, Pascal Gygax, en randonneur au long cours qu’il est devenu durant ses loisirs – “mais resté douillet quand même” –, se réjouit de pouvoir créer enfin l’institut académique dédié à ces recherches qu’il imagine depuis des années. “Avec la même atmosphère de travail et de formation que j’ai connue en Angleterre comme doctorant, bienveillante et moins verticale académiquement qu’en Suisse.”
Car la société, elle, n’attend pas. Au contraire, les débats récents qui ont rendus visible la non-binarité de genre l’incitent à imaginer la suite: “Des mots comme ‘lecteurice’ commencent à apparaître pour inclure les personnes non-binaires”, dit-il, en se référant aussi au podcast devenu viral “Les Couilles sur la table” de la journaliste Victoire Tuaillon, qui débute à chaque fois par ‘Cher·es auditeurices’. “Pour nous, scientifiques, ces mots deviennent des objets d’étude passionnants.” Et de s’emballer, n’hésitant pas à s’attaquer à l’Académie française des Immortels, qui en 2017 qualifie l’écriture inclusive de ‘péril mortel pour la langue’10: “Loin d’être figée, la langue française, comme d’autres langues, doit respirer. Elle évolue. Elle vit.” Le chercheur en est convaincu : “Dire, écrire [la pluralité, voire la non-binarité des genres], c’est faire exister, rendre visible.” Au moins. “Ensuite, c’est à la société toute entière, aux gens, de s’emparer de cette question.” Afin d’évoluer également.
1 «Le cerveau pense-t-il au masculin?», P. Gygax, U. Gabriel, S. Zufferey, Editions Le Robert (2021)
2 Gygax, P., Sato, S., Oetl, A. & Gabriel, U. (2021). The masculine form and its multiple interpretations: a challenge for our cognitive system. Language Sciences, 83.
3 Bosson, M., Maggiori, C., Gygax, P., & Gay, C. (2012). Smoking and adolescence: Exploring tobacco consumption and related attitudes in three different age groups in Switzerland. Journal of Youth Studies, 15, 225-240.
4 Jäggi, T., Sato, S., Gillioz, C., & Gygax, P. M. (2022). Is the future near or far depending on the verb tense markers used? An experimental investigation into the effects of the grammaticalization of the future. PLOS ONE, 17, e0262778.
5 Gygax, P., Ute, G., Sarrasin, O., Garnham, A., Oakhill, J., Generically intended, but specifically interpreted: When beauticians, musicians, and mechanics are all men, Language and Cognitive Processes, vol. 23, 2003.
6 Genre, les mots pour le dire, S. Woeldgen, dans Heidi.news, 08.12.2021
7 A regarder ici; www.epfl.ch/about/equality/fr/langage-inclusif/outils/capsules
8 «Lettre à un enfant qui va naître en Suisse», P. Gygax et P. Wagner-Egger, Le Temps, 09.09.2020
9 «Elevons le débat sur le langage inclusif!», P. Gygax, P. Wagner-Egger, in Le Temps, 18.06.2019
10 Déclaration de l’Académie français sur l’écriture dite «inclusive», sur www.academie-française.fr, 26 octobre 2017