«[…] tant pour ses approches théoriques que pour ses travaux expérimentaux, qui ont ouvert de nouvelles perspectives à l’immunologie en permettant à la fois de mieux comprendre les défauts du système immunitaire du corps et de développer des thérapies.»
Pas moins de trois fois, N. K. Jerne a ébranlé l’édifice théorique de l’immunologie. D’abord il stipula un processus de sélection pour la formation des anticorps, faisant en quelque sorte passer l’immunologie d’un stade ”lamarckien” à une phase «darwinienne». La nouvelle thèse, certes modifiée par Burnet sur un point essentiel, fut bientôt universellement reconnue sous le nom de ”théorie de la sélection clonale” et put même être vérifiée expérimentalement par la technique des plaques hémolytiques, développée par Jerne lui-même. N. K. Jerne révolutionna encore une fois l’immunologie en préconisant un mécanisme somatique qui permet au système immunitaire de produire la diversité extraordinaire des récepteurs d’antigènes, et une troisième fois en proposant, pour expliquer le système immunitaire, le concept d’un réseau interactif de contrôle impliquant cellules et facteurs solubles.