«[…] pour le travail original, approfondi et utile qu’il a terminé et publié l’année dernière sous le titre «La répartition des groupes sanguins AB0 en Suisse». L’auteur y a développé de nouvelles méthodes d’analyse et de représentation en géographie génétique. L’établissement de cette documentation et les méthodes de traitement posent des jalons en la matière. Innovant par la représentation cartographique de la répartition des groupes sanguins au sein la population suisse, ce travail apporte en outre une contribution capitale à la génétique de la population, un domaine qui focalise l’intérêt des généticiens.»
L’appartenance d’un être humain à l’un des quatre groupes sanguins classiques est basée sur deux facteurs héréditaires déterminés par un groupe de trois gènes allèliques. Les combinaisons possibles sont donc au nombre de six, mais le caractère dominant des gènes allèles A et B sur O n’autorise que les quatre phénotypes connus O, A, B et AB. Sur la base de données statistiques particulièrement nombreuses – les déterminations des groupes sanguins de plus de 200’000 recrues – et à l’aide de méthodes statistiques spécialement développées à cet effet, S. Rosin dressa deux cartes des groupes sanguins en Suisse classés selon leur commune d’origine. Les experts ont relevé l’importance de la découverte étonnante faite par S. Rosin, selon laquelle les ”régions génétiques” mises en évidence ne correspondaient pas aux frontières politiques, confessionnelles ou linguistiques, et cela malgré la mobilité relativement faible des Suisses.