«[…] pour les grands services qu’il a rendus dans le développement de la spectroscopie par résonance magnétique nucléaire: cette technique a largement contribué au développement de nouvelles connaissances en chimie, en biologie et en physique. Par ailleurs, sous le nom de tomographie à spin nucléaire, elle forme aujourd’hui un instrument de diagnostic médical par imagerie évitant d’exposer les patients à un rayonnement.»
La résonance magnétique nucléaire (RMN) est devenue, au cours de ces dernière années, l’une des méthodes d’analyse les plus performantes et les plus universelles. En chimie et en biologie, elle sert à l’étude des structures moléculaires et des mécanismes de réaction, en physique et dans les sciences des matériaux, elle permet l’étude détaillée des matériaux et, en médecine clinique, elle est devenue un outil de diagnostic indispensable. Les bases de la spectroscopie RMN ont été posées par R.R. Ernst et W. A. Anderson en 1965 avec l’introduction de la spectroscopie Fourier, en améliorant considérablement la sensibilité de la résonance magnétique nucléaire, habituellement très réduite, et en développant un grand nombre de méthodes nouvelles. Une percée a été réalisée en 1974 avec la première utilisation de la spectroscopie Fourier bidimensionnelle. Celle-ci ouvre des perspectives fascinantes à la détermination des structures en biologie moléculaire. Simultanément, R.R. Ernst proposa une nouvelle méthode de tomographie RMN qui repose également sur une transformation de Fourier. Il donna ainsi une impulsion décisive à l’application médicale de la RMN. Avec quelques légères améliorations, sa méthode s’est imposée en médecine clinique. Les experts ont été unanimes pour estimer que depuis la découverte de la résonance magnétique nucléaire en 1945 par Purcell et Bloch (prix Nobel 1952), aucun autre chercheur n’a été aussi compétent et innovateur dans ce domaine que R.R. Ernst.